Alors que les premiers généralistes du pays commencent à intégrer le "Paiement Immédiat Direct" (PID), les dentistes et médecins spécialistes devraient suivre l'an prochain, pour ceux qui le souhaitent...
Le 12 décembre 2023 à 17h12, Patrick Jacquemot publiait une mise à jour sur le déploiement du "Paiement Immédiat Direct" (PID) au Luxembourg. Selon le ministre de la Sécurité Sociale de l'époque, Claude Haagen, le déploiement était "sur le point de se concrétiser". Martine Deprez (DP), sa successeure, a depuis confirmé que déjà une quinzaine de médecins au Luxembourg avaient adopté ce service novateur.
Certes, cela ne représente que 3% des 525 généralistes en activité au Luxembourg, souligneront certains critiques. Cependant, les partisans applaudissent ce dispositif qui réduit le "reste à charge" des patients lors de consultations ou de soins. Ce système permet aux individus de ne payer que la partie non couverte par l'Assurance maladie, allégeant ainsi leurs frais médicaux. Cette approche est similaire à celle déjà en place dans les pharmacies.
Bien que certains applaudissent cette initiative, il reste du chemin à parcourir avant que tous les médecins généralistes adoptent ce service. Selon les plans, "dès le premier trimestre 2024", le PID devrait être étendu aux cabinets de dentistes et à l'ensemble des médecins spécialisés. La ministre a confirmé ce calendrier ambitieux.
Cependant, cette mesure n'a pas été sans controverse, surtout du côté des professionnels de la santé. L'Association des Médecins et Médecins-Dentistes (AMMD) a exprimé des doutes quant à la fiabilité de cette digitalisation rapide. Alain Schmit, président de l'AMMD, a soulevé des préoccupations potentielles concernant la protection des données transmises via le PID, y compris les actes médicaux et les services prestés. Il a souligné que "ce que nous envoyons à la CNS n'est pas neutre, ne serait-ce que les mémoires d'honoraires". L'avenir révélera si ces inquiétudes ont été dissipées.
Cette colère a même poussé les représentants de l'AMMD à quitter le Conseil de gérance de l'Agence eSanté, responsable du développement du PID et du Dossier de Soins Partagé. La ministre de la Santé et de la Sécurité Sociale a également pris la parole pour mettre fin à une fausse information selon laquelle les médecins équipés du PID bénéficieraient d'une incitation financière. Bien que 625 euros soient versés pour chaque PID mis en service, cette somme revient en réalité aux éditeurs de logiciels.
En conclusion, la digitalisation des paiements dans le secteur de la santé au Luxembourg est un progrès controversé. Alors que les avantages pour les patients sont évidents, les préoccupations des professionnels de la santé persistent. Le chemin vers l'adoption généralisée du PID par tous les praticiens s'annonce encore semé d'obstacles.